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Entries by Serge Boucher (90)

Tuesday
Nov202012

One Thing Opponents to Gay Marriage Get Right

While doing research for another article, I came across this list of "ten reasons why homosexual marriage is harmful and must be opposed". Predictably, most of it is preposterous bullshit, but one point struck me as interesting if not particularily original:

Legalizing gay marriage validates the homosexual lifestyle

For the sake of argument, let's pretend the author isn't a raging homophobe writing for other raging homophobes who think the "homosexual lifestyle" involves bi-weekly orgies, masturbating in the street, and infecting strangers with AIDS for fun. Since the real "homosexual lifestyle" is similar to the "heterosexual lifestyle" in all aspects but gender preference for sexual partners, this "validation" is arguably the most valuable goal of legalizing gay marriage.

Some of my liberal friends here in Europe have decidedly mixed feelings about marriage in general, and often express surprise when gays push for marriage equality. Couple stability rests in practice on personal commitment to each other and each other's children, not on religious or state recognition for their union, so why would progressivist gays cling to this quaint and outdated institution?

It's not that gays are desperate to get married. It's that denying them the right to marry is society's way of telling them that their union isn't as good as that of heterosexuals. As long as marriage is the sole prerogative of heterosexual couples, homosexuals will remain second-class citizens, reduced in the eyes of society to perpetual bachelors, who may very well engage in long-term relationships, but yet can never grow up to become adults and start "real" families.

This is a profound disgrace. We know now that homosexual love is similar to heterosexual love in all respects but the sex of the desired person. We also know that same-sex partners can raise a child just as well as heterosexual couples. This wasn't always obvious, and it's a shame that as a society it took us so long to discover this moral truth. Remember though that we humans are kinda slow at morals generally: it wasn't that long ago that white people had a broad consensus against blacks being fully humans. Today we know better, both about blacks and about homosexuals, and it is time our laws reflect this relatively newfound knowledge.

So our homophobic nutjob friend is entirely right about this: legalizing gay marriage does, in fact, validate the homosexual lifestyle. It's bloody well time.

Wednesday
Oct172012

Best Thing Ever

I didn’t grow up wanting to be a square-jawed individualist or join a heroic quest; I grew up wanting to be Hari Seldon, using my understanding of the mathematics of human behavior to save civilization.
OK, economics is a pretty poor substitute; I don’t expect to be making recorded appearances in the Time Vault a century or two from now. But I tried.

Paul Krugman's introduction to a just issued deluxe new edition of Isaac Asimov's Foundation trilogy.

Monday
Oct012012

Blasphème et lois mémorielles

Unusually, a post in french, about serious philosopho-societal stuff. Don't worry, I'll be back soon talking about the iPhone 5 or something.

Le débat récent sur le "film" innocence des musulmans puis sur les caricatures de Charlie Hebdo a fait ressurgir une question importante : pourquoi en Belgique est-il légal de choquer des millions de musulmans en caricaturant le prophète, mais illégal de choquer des millions de juifs en niant l'holocauste?

Je pense qu'il existe une réelle différence entre se moquer d'un mythe religieux et faire fi d'une réalité historique. Je pourrais détailler le propos, mais d'autres l'ont déjà très bien fait, donc je préfère référer le lecteur vers le billet récent de Nadia Geerts, qui dit bien mieux que moi ce que j'aurais envie d'exprimer sur le sujet.

Néanmoins, même si je nie l'équivalence stricte, je suis tout aussi opposé aux lois anti-négationisme qu'aux lois anti-blasphème. Et comme je ne vois que très rarement un auteur qui n'est pas négationiste s'exprimer pour qu'on laisse aux négationistes le droit de faire de même, ce texte, je vais l'écrire moi-même.

Je peux imaginer quatre raisons de soutenir les lois anti-négationisme et autres lois mémorielles, et aucune ne me convaint complètement :

1) l'holocauste est un fait historique avéré, et toute personne qui prétend le contraire est donc nécessairement dans une optique de désinformation. Probablement, oui, mais justement c'est une excellente raison de ne pas interdire ce discours : on n'interdit pas de dire que la terre est plate, ou que la lune est en chocolat vert. Une vérité indéniable n'a pas besoin du support de la justice pour être acceptée. Généraliser ce raisonnement serait d'ailleurs catastrophique : si on interdit de dire tout ce qui est contraire à "ce qu'on sait", par définition la connaissance ne peut plus évoluer.

2) le discours niant ou minimisant un génocide est profondément offensant pour les familles des victimes, et pour tous les membres du peuple qui a été ciblé. Je pense que c'est cette raison-là qu'ont en tête ceux qui accusent les laïcs opposés aux lois anti-blasphème de "double discours". L'idée que l'état devrait rendre illégal ce qui peut choquer pose de multiples problèmes. Comment légiférer sur ce qui offense ? Pourra-t-on jamais mesurer le degré de désaroi causé par un discours donné, et, en attendant, que tolérer, que condamner ? Est-ce qu'un message qui heurte une personne très, très fort est plus ou moins condamnable qu'un message qui gène légèrement plusieurs millions ?

En tant qu'athée laïc, j'ai une tendance naturelle à être d'avantage choqué par le déni d'une vérité historique que par des railleries envers un personnage religieux. Je suis d'un autre coté conscient que dans une société multi-culturelle, mes sensibilités personnelles ne peuvent à elle seule constituer une base légale. Est-ce qu'un propos négationiste est plus ou moins heurtant pour "le juif moyen" qu'une caricature de Mahommet l'est pour un "musulman moyen" ? N'étant ni juif ni musulman, je me sens désarmé pour répondre à cette question. Je suis par contre convaincu que personne d'autre ne peut y répondre de façon objective. Tout cela me suggère qu'on ne peut pas interdire une parole uniquement parcequ'elle choque.

3) le discours négationiste, aussi distant soit-il des faits historiques, risque d'attiser l'antisémitisme chez le lecteur peu informé. Ce n'est évidemment pas un hasard si les milieux où court l'antisémitisme et ceux où le négationisme s'exprime sans complexe sont souvent confondus. D'où le désir pour tout anti-raciste de faire disparaître le discours négationiste. Objectif tout à fait louable, mais avant de prôner la solution législative, on doit se poser une question: est-ce que ça marche ?

Malheureusement, je ne pense pas. Malgré la loi, celui qui cherche un milieu où le négationisme est accepté le trouvera facilement, que ce soit sur internet ou entre amis partageant la même vision du monde. Est-ce qu'il y a moins d'antisémitisme dans les pays condamnant le négationisme ? J'aimerais voir une étude scientifique sur cette question, mais, en attendant, mon impression est que ce n'est pas le cas. Je dirais même que l'interdiction offre une aura rebelle au négationisme, pour les mêmes raisons qui font que l'adolescent en crise est plus séduit par les drogues illégales que par celles qui sont socialement acceptées.

4) enfin, et malheureusement on ne parle presque jamais de ça, les lois mémorielles offrent une caution morale au pays qui les promulgue. L'holocauste (pour prendre le génocide le plus connu) n'est pas que la responsabilité d'un fou, mais aussi de tous ceux qui l'ont suivi, et de ceux qui ont regardé sans rien faire. Si un pays est responsable de quelque façon pour les actes de ses citoyens, alors l'Allemagne, l'Autriche, la France, la Belgique, la Lithuanie et beaucoup d'autres ont, en tant qu'entités légales, une part de responsabilité pour ce qui s'est passé dans les années 40. (Tous ces pays comptaient d'héroïques opposants au nazisme, mais cela ne les dédouanne pas de leurs collaborateurs.) Ces pays ont réagi de diverses façons à leur mauvaise conscience, mais tous ceux que j'ai cité ont d'abord rendu illégal l'expression de toute opinion minimisant ce crime contre l'humanité.

Il sera difficile de jamais pardonner la complicité des pays européens dans le programme Nazi d'extermination des juifs, des homosexuels, des gitans, des franc-maçons, des malades mentaux et de tellement d'autres… La première étape nécessaire est pour moi d'accepter publiquement cette responsabilité. Certains pays l'ont fait, pas tous. Ensuite, promouvoir des politiques qui luttent non seulement contre l'antisémitisme mais également contre tous les autres racismes, pas au moment où le racisme s'exprime, mais à sa source, en luttant contre la peur, l'obscurantisme, et l'ignorance des autres cultures. Certains pays essayent, mais fort timidement.

Il faut avouer que l'éducation, c'est difficile. Donc, à défaut d'avancer dans l'efficace mais difficile, la France condamne Vincent Reynouard en 1992 à un mois d'emprisonnement avec sursis, puis à six mois ferme en 2004. Ça ne sert absolument à rien : ses écrits et vidéos sont largement disponibles sur le net, et ses fans le considèrent comme un martyr de la pensée unique. Il a fallu plus de 50 ans pour qu'un président français présente des excuses — fort timides et circonstanciées — pour une seule des atrocités commises par le régime de Vichy. (La rafle du Vel' d'Hiv, Jacques Chirac, 1995) C'est pitoyable. Mais bon, on emprisonne un gars qui a écrit un bouquin, donc ça va.

Le cas de l'Autriche est encore pire. L'antisémitisme courant dans ce pays durant la seconde moitié du vingtième siècle défie l'entendement. (Un exemple parmi tant d'autres : selon un sondage de 1973, seulement 21% des Autrichiens étaient favorables au retour des juifs autrichiens ayant survécu à l'holocauste.) En 1986, le pays choisit comme président Kurt Waldheim, un ancien officier de la Wehrmacht poursuivi par plusieurs pays pour crimes de guerre. Et en 2005, la police Autrichienne arrête l'historien négationniste David Irving, et le garde en prison pendant plus d'un an. Cela ne sert, encore, à rien.

Vincent Reynouard et David Irving sont des fascistes, je ne dis pas le contraire. Mais il est extrémement dangereux d'interdire à ceux qui ont tort de s'exprimer. Il est illusoire de croire que condamner l'expression publique d'une opinion raciste va de quelque façon diminuer le racisme. Et si l'Europe dépasse un jour l'horreur de l'holocauste, ce sera en assumant pleinement sa responsabilité, en favorisant le dialogue interculturel, et en permettant à tout le monde, aussi bien les victimes que les historiens de tous bords, de s'exprimer. Même ceux qui nient l'évidence. Surtout ceux qui nient l'évidence. La meilleure façon de révéler le négationisme pour l'arnaque haineuse qu'il est, c'est de le laisser s'exprimer au grand jour.

 

Bien sûr, tout cela a déjà été très bien dit par le regretté Christopher Hitchens, dans un débat à Toronto sur "la liberté d'expression implique le droit à la haine":

Saturday
Sep222012

Youtube ads are Broken

I never liked ads. About 5% of them are funny, interesting, or in any other way worth watching, but the rest is fluff you have to endure so you can watch whatever it is you really want to watch. In the era of broadcast TV, like 15 years ago, that seemed like a fair deal: stations have to make a profit, yadda yadda yadda. When an ad was especially good I'd remember it and walk away with a positive feeling towards the brand. When it sucked, as it usually did, I didn't mind.

But that was broadcast TV, and now we're in the age of on-demand internet content. And Youtube ads. And in this age, for the first time, some ads offend me by their very existence. I'll search for, say, a Sarah Bettens song, and find it among the first results, and I'm all excited and amazed at this awesome interconnected world that brings wonderful music to my ears, a single click and I can listen to the song — oh, wait, no, actually there's an ad for Gilette I need to get through first.

I understand the reasoning. Disk storage and bandwith aren't free, of course, and if I – the consumer – am not paying for them then somebody else has to. So, ads.

Except that they don't work. One minute ago I had neutral-to-positive feelings towards Gilette. Like all non-Unix-guru males I discovered shaving as I went through puberty, had to choose a razor brand and chose Gilette for no good reason. (Most decisions one makes as a teenager are ill-informed.) For 15 years I wasn't convinced that Gilette was superior to Wilkinson or store brands, but it was what I was using and I couldn't be bothered to rethink that original decision. Having committed to the brand ages ago, I was content to buy new blades every week without thinking too much about it.

Until now. Just this minute, Gilette has stopped being a benevolent partner in my personal hygiene and became the faceless corporation standing between me and a song I love. It is now the enemy. Whether Gilette shaves closer than Wilkinson I still have no idea, but for the first time in 15 years, thanks to a campaign that Gilette paid for, I now have an active interest in doing the comparison.

Google paid 1.65 Billions for youtube thinking it was the future of television, and maybe they were right. But what's obvious is that TV advertising can't transfer easily to Youtube advertising.

Monday
May072012

Social Sharing Needs to go

Four times a week I watch an episode of The Daily Show on the web, and four times a week I get asked whether I'd like to share my "Daily Show activity" on Facebook. No, I don't. Facebook's push for media consumption oversharing is ridiculous.

Not that I'm against sharing. I share links every day on facebook and twitter, but I choose to do so. When I find something good that my followers might be interested in, I share it with them, and hopefully they find some value in that. But I don't want to share everything I read, not because I read embarrassing stuff, but because the mere information that I've read something is completely meaningless. I read lots of things. Some of them prove to be a waste of time. If those were shown on my facebook timeline on par with those I found really interesting, my feed would lose what little value I think it has today.

Specifically, I watch every single episode of the Daily Show. My friends know this. Activating social sharing would give them only one additional piece of info: the time at which I watch specific episodes. Which is worthless.

The whole value of sharing is that you choose what you share. Facebook's misnamed "Social" sharing destroys this. It needs to go.